27 août 2011

Et si le monde s'écroulait demain ? La belle mort de Mathieu Bablet





Si il y a bien une question qui tracasse depuis des décennies de multiples penseurs, auteurs ou même la grand-mère de votre voisin, c'est que ferions-nous si le monde s'écroulait ? Que ce soit à cause de zombies mutants, d'aliens venus d'on ne sait où, ou juste le simple fait de l'humanité elle-même que rien n'égale dans son talent pour l’autodestruction, la fin du monde, enfin de notre monde, est un sujet vaste et souvent traité un peu n'importe comment.
Mais vous, que feriez-vous ? Entre ceux qui s'empareraient des armes pour assurer leur sécurité, les autres dévalisant les supermarchés ou les phénomènes qui foncent dans les écoles maternelles espérant grappiller quelques pitances (promis, véridiques !!), on est tous finalement assez égale face à un tel désastre, perdu. Et si bien entendu la survie prime, quel peut être notre but dans un monde dévasté ? Et bien c'est tout le sujet de cette nouvelle bande dessinée, La belle mort, d'un tout jeune auteur, Mathieu Bablet, dont c'est la première œuvre.



Dans un futur assez proche, un petit groupe de 3 personnes perdus dans un univers urbain dévasté va errer en essayant de survivre à une menace toujours présente, et essaiera de trouver un but à leur vie. Pitcher plus serait un crime, car le plaisir de la découverte est aussi important que d'arriver à la fin. Nous voici donc encore une fois dans un monde post-apocalyptique comme on aime les nommer, avec la survie de nos héros en guise de fil conducteur. Mais, nous le savons, la survie ne suffit pas à nous maintenir en vie, et les personnages se poseront bientôt les questions de savoir quel doit-être le but donné à leur vie, ou à leur mort (et le peuvent-ils d'ailleurs). C'est donc là tout le thème de La belle mort. Nos trois jeunes hommes nous livrent leurs réflexions, leurs coups de sang ou leurs tristesses devant une existence futile dans un monde qui ne peut être sauvé. L'ambiance est mélancolique, nostalgique et profondément triste. La perspective de n'avoir rien à faire enferme nos protagonistes dans une prison plus étouffante que n'importe quel mur. 
Ce mélange entre Je suis une légende, Final Fantasy le film ou encore Starship Troopers (lisez-la vous comprendrez !), fonctionne à merveille et on laisse nos émotions faire écho de ce que ressentent nos héros. En plus de son côté survival horrifique, La belle mort se fait poétique et même par moment onirique. C'est bien écrit, on dévore les pages une à une sans se lasser et on est presque déçu que ce soit si court (144 pages tout de mêmes). Bref c'est du bon boulot de bout en bout et cela laisse de l'espoir pour les prochaines productions de l'auteur.
En ce qui concerne le dessin, on retrouve ce qui fait souvent l'ambiance des futures dévastés, des couleurs blafardes, de l'ocre et peu de couleurs vives. Le coup de crayon est sans concession : tout est taillé à la serpette. Les visages sont anguleux et ciselés, ici pas de rondeurs. Pareil pour les décors, c'est net et précis. Le style peut ne pas plaire à tous le monde, mais force est de reconnaître que c'est maîtrisé et que ça fonctionne carrément. En tout cas moi j'ai beaucoup aimé. Ce dessin donne une forte personnalité à la bande dessinée et c'est agréable de voir un peu autre chose. Mathieu Bablet fait partie de ses nouveaux auteurs élevés aux mangas, aux comics et aux bandes dessinées européennes et qui font la synthèse de tout ces styles pour ouvrir une nouvelle voie communiant l'essence des 3 références !


Bref vous aurez compris que je recommande chaudement cette nouvelle production Ankama, qui décidément ose vraiment aller vers des terrains nouveaux, et mon dieu que ça fait plaisir. Donc ruez-vous dans vos crémeries habituelles pour découvrir La belle mort, vous le regretterez pas.

1 commentaire:

  1. Ankama ne se moque décidément pas du monde en diversifiant ses productions dans des domaines où la France reste souvent fébrile.

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