15 septembre 2011

Le retour du progressif, Dream Theater, A Dramatic Turn Of Events




8 septembre 2010, l'annonce ! L'annonce de Mike Portnoy quittant Dream Theater, groupe qu'il avait fondé 25 ans plus tôt. Cette bombe lâchée, les millions de fans de DT, comme on aime les appeler, pensaient le groupe mort, que plus rien ne sera comme avant et que cela marquait la fin d'une époque. Et ils avaient raison ! Ils avaient raison pour une chose, c'était belle et bien la fin d'une époque. La fin de l'époque Mike Portnoy dans ce groupe mythique du métal progressif. Car non, DT n'allait pas mourir suite à ce départ ! Non ils en ont encore à nous montrer, à nous faire écouter, et ça, ils comptent bien nous le prouver !

1 an plus tard quasiment jour pour jour, sort le nouvel album de la formation New-yorkaise A Dramatic Turn of Events, avec Mike Mangini comme nouveau batteur. Et accrochez-vous mes amis, ils reviennent en forme, mieux, ils reviennent en son !

Alors de quoi est fait ce nouvel album ? On y trouve 9 pistes. 9 pistes pourraient paraître court mais quand on sait que 7 d'entre elles font plus de 6 minutes, on est rassuré. Surtout que la longueur des morceaux (dans la plus pur tradition prog') est loin d'être rédhibitoire bien au contraire !
Et quelle claque ! Un nouveau souffle, une transe musicale, cet album est une véritable bombe. Dream Theater retrouve en partie son style du début s'éloignant des sentiers plus métal des derniers albums (que beaucoup de fans n'aimaient pas) et on se retrouve en face d'un véritable album de progressif tout en élargissant leur champ d'expérimentation apportant son lot de nouveaux sons.
Chaque morceau est une traversée, une sensation. Voyageons !

Le premier morceau de l'album, On The Backs Of The Angels que l'on avait pu découvrir en avant première cet été et qui fait office de "single" (8'43 le single hein !) annonce d'emblée les intentions du groupe : retourner vers ce son progressif qui a ravi tant de fans de par le monde. On alterne un son puissant et lourd, Petrucci en tête, des riffs efficaces qui imposent de suite. LaBrie semble en forme (ce qui sera confirmé plus tard dans l'album) et sa voix est puissante et lyrique. La partie instrumental redonne une place de choix aux claviers (Jordan Rudess s'en donne à cœur joie). C'est épique et mélodique. Bref une bonne entrée en matière même si on en attend plus.

Buil Me Up, Break Me Down, va de suite étonner. La modulation sur la voix de LaBrie sur les couplets déroute, peu habitué à ce genre "d'effet de style". Mais force est de reconnaître que le résultat est bien senti, agréable à écouter et qu'il reste dans la tête. Le son est lourd, les riffs efficaces, Petrucci est omniprésent et magistrale, sa guitare survolant complétement le morceau. Ici la partie instrumental est assez courte mais suffisamment présente et efficace pour laisser un beau souvenir, surtout sa fin avec une ambiance horrifique du plus bel effet ! Le morceau se conclut simplement pour nous guider vers la troisième piste.

La belle intro au piano de Lost Not Forgotten nous rappelle que Rudess aime le classique. Le morceau part ensuite dans une envolée puissante où le chant de LaBrie propulse la piste vers des hauteurs dont on n'avait plus l'habitude. Les riffs le suivent parfaitement et on ressent comme une parfaite symbiose. Le titre est lancé, c'est le premier de plus de 10 minutes et on se laisse embarquer volontiers et sans se retenir. La partie instrumental alterne entre des claviers rapides et un son de guitare lourd. Mention spéciale pour John Myung. Sa basse lie tout ça avec brio et nous montre encore une fois qu'il est un très grand bassiste.

This Is The Life est la première grande claque de cet album. La composition de ce morceau est tout bonnement magnifique. De la première note à la dernière (qui seront d'ailleurs les mêmes), on est pris directement au siège de nos sensations. La voix de LaBrie, le piano de Rudess font merveilles. Tout est parfaitement orchestré, on est envouté par ce qui passe dans nos oreilles. C'est beau, c'est rempli d'émotions, et que ce soit tous à l'unisson où pendant les moments plus intimes, on ne peut s'empêcher de vibrer, de se sentir envahi par quelque chose d'indéfinissable mais qui nous touche au plus profond de nous. Un pur moment de bonheur.

Après l'émotion que nous venons de vivre, on pourrait pense que Bridges In The Sky nous laissera indifférent ou du moins nous fera moins nous sentir vivant. Et bien il n'en est rien. Et déjà du fait de son introduction. Une voix gutturale faisant échos à l'idée que l'on a du vieux shaman inquiétant, un choeur scandant un Agnus Dei nous plonge dans un mysticisme qui sera vite rompu par un énorme riff de Petrucci. LaBrie est encore impeccable et ses lignes de chant résonne parfaitement entre puissance et lyrisme. Mention spéciale pour le refrain, juste émouvant.

Que dire d'Outcry ! Il y a des morceaux comme ça où les mots sont durs à trouver. Où juste on est pris par la musique, emporté par nos émotions et où l'on a pas envie d'y trouver d'explications, de raisons. Ce genre de morceau magique qui marque un album. Outcry est de ce genre. Après une intro au piano juste magnifique, l'arrivée symphonique du reste du groupe est phénoménale. La puissance du son dégagé est un régale. Le riff de Petrucci qui suivra continuera à ne pas nous lâcher jusqu'à l'arrivé du chant. Un chant clair et limpide, emporté et qui nous montre encore la grande forme de LaBrie (vivement la scène !!). Fragile et résolument épique, la mélodie est un régal. Mais ce qui va sortir ce morceau du titre planétaire et le faire passer comme morceau extraterrestre c'est son énorme partie instrumentale. N'essayer pas de tout comprendre dès la première écoute, c'est tout juste impossible. Incompréhensible, gargantuesque, hallucinante, l'instru est hors du temps. Impossible de recenser tous les sons que l'on se prend à la première écoute. Techniquement monstrueux, on est pris et on ne nous lâchera pas avant de nous avoir vidé de toute notre énergie. Mais que c'est bon. On ne peut qu'être en admiration devant tant de maîtrise, tant de talent. Et tout le monde est mis à contribution. D'un Rudess enchainant les sons venus d'ailleurs, un Mangini maltraitant ses fûts, Myung aussi agile sur de l'accompagnement que du riff pur ou Petrucci qui pousse sa guitare dans les tréfonds de ce qu'elle peut sortir, on est traversé de part en part. Impressionnant et jubilatoire ce morceau laisse des traces.

Heureusement pour nous remettre de ce que nous venons de vivre, Far From Heaven se la joue simple. Une voix mélodique un piano et quelques cordes on sent ici un morceau de transition entre les deux chefs d’œuvre de l'album (et oui on renchaîne juste après). C'est agréable, et la voix est émouvante on est bercé par la mélodie. Un morceau émouvant qui ne pourra pas laisser vos petits coeur de glace.

Et le voilà. Oui voilà le titre qui est pour moi LE chef d’œuvre de l'album, Breaking All Illusions. Dès la première note on sent qu'on va avoir affaire un énorme titre. 12'25 de plaisir intense, prenant et épique. L'accord entre les différents membres du groupe est parfaite, et à l'apparition de la voix de LaBrie on est déjà avec eux, juste à côté. C'est une véritable claque qu'on se prend, une fessée qu'on aimerait entendre plus souvent et qui personnellement me tarde d'entendre et de voir en live. Rien n'est superflu ici, tout est calibré. Un morceau fédérateur. Des lignes de basses fantastiquement aphrodisiaque (si si, je vous jure !), la voix de LaBrie qui atteint des sommets, à se demander si ce que l'on entend est réel ! On alterne ensuite des rythmes et des contretemps de toute beauté, des variations à se damner (Petrucci est-il humain ?) et qui débouchera sur ce solo sorti de nulle part. Un son net, clair et précis, d'une perfection affligeante où la maîtrise de l'instrument est divine. Je trouve personnellement que c'est surement le meilleur solo de Petrucci en 25 ans de carrière avec Dream Theater. On hallucine, on bave et on en redemande tellement ce que l'on entend semble irréel. C'est magnifique, parfait. La puissance que dégage ce morceau est telle que l'on a l'impression de se sentir soulever de terre à son écoute. On est complétement happé, et on a pas envie de redescendre ! Bref, on en ressort changé, chahuté et on a qu'une envie c'est de la remettre. Magistrale tout simplement !

Après une telle émotion, Beneath The Surface est bienvenu. Petite ballade écrite par Petrucci permet de refermer la page de cette album de manière sereine. C'est une chanson très sympathique et qui est agréable à écouter. Un petit moment poétique et mélancolique comme je les aime, qui se suffit à lui-même et qui nous rappel à la vie. Bref une conclusion appropriée pour un album de cette classe !

Vous l'aurez compris, A Dramatic Turn Of Events est un album indispensable, magique et qui nous fait retrouver Dream Theater à son meilleur. On ne se lasse pas de l'écouter et on prend un plaisir monstre. Que vous soyez un fan de la première heure de Dream Theater ou que vous ne connaissiez pas, je ne peux que vous conseiller son écoute. Ils viennent tout juste d'annoncer leur tournée qui passera par la France le 3 février, un conseil foncez. Moi j'y serais et ça promet d'être un grand moment !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire