6 décembre 2011

Quand l'anticipation devient action, Time Out d'Andrew Niccol




Ô déception, ô désespoir ! Qu'as-tu donc été trainer du côté des films qui cèdent à l'action facile. Tu partais pourtant sur un concept intéressant, plein de promesses, de torsion de l'esprit, voir de réflexion intense pour les plus courageux ! Mais voilà tu t'es perdu ami, et nous avec.

Oui j'ai été voir le dernier Andrew Niccol. Un réalisateur qui compte parmi sa filmographie, certains des films que j'ai le plus regardé, surtout un en fait, le formidable Bienvenue à Gattaca. (si vous ne l'avez pas vu, il faut réparer immédiatement cette erreur digne des plus grandes tragédies grecques et vous le procurer... enfin après avoir fini la lecture de cet article quand même !) On lui doit aussi le très bon Lord of war, et on s'attendait en le voyant retourner à un film d'anticipation, son premier amour, qu'il nous refasse le coup de son Gattaca et qu'il nous sorte un film intelligent, touchant et profond. 
Alors concrètement que vaut ce Time Out ? Le pitch tout d'abord. Nous sommes dans un futur très proche du nôtre et l'humain a réussi à vaincre son plus grand adversaire : la mort elle-même. En effet, chaque humain qui arrive à ses 25 ans voit son vieillissement s'interrompre, et un compteur démarrer sur son bras gauche lui indiquant qu'il ne lui reste plus qu'une année à vivre. Et oui, car tous ces jeunes femmes et ces jeunes hommes ont beau être immortels en théorie, la pratique est tout autre. Le temps est devenu la monnaie du monde, et tous sont obsédés par ce compteur qui, s'il arrive à zéro, sonnera la fin de leur utopie. Et chacun lutte pour gagner du temps et vivre le plus possible. C'est dans cette atmosphère oppressante et malsaine, il faut bien le reconnaître, que nous découvrons Will Salas, un jeune homme tout récemment immortel qui lutte pour sa survie. 



Oui le concept est intéressant, oui on retrouve un des charmes de Niccol, cette habileté à dépeindre une société sclérosée dans un modèle étouffant et non Justin Timberlake est loin d'être mauvais ! Le début est excitant. On découvre les lois qui régissent ce monde, les règles qu'il ne faut pas enfreindre sous peine de le payer de sa vie, et on est pris par l'enjeu qui attend nos protagonistes. Mais très vite Niccol va tomber dans le travers qui guette très souvent les films dit de science-fiction, l'action à tout prix, même au dépend du sujet sur lequel on base son film. Passé la première demi-heure du film, le film ne se contente que de nous abreuver de scènes de poursuite (pas forcément toutes réussies d'ailleurs..) où l'on voit notre ancien chanteur à minettes et sa copine (qui court sur des talons aiguilles de 10 cm tout le film soit dit en passant...), fuir pour ne pas être attrapé par la brigade du temps (oui le nom sonne mal je suis d'accord !!) et essayer de tenir le scénar' en n'oubliant pas de se préoccuper, de temps en temps quand même, de cette société qui ne va pas bien. On tombe donc sur des clichés du genre, malheureusement pas les bons, et on est déçu au fur et à mesure que le film avance. Ils fuient, ils aident les pauvres gens, ils tombent amoureux, bref la vie de vrais héros de films d'action en somme. Alors oui le concept est toujours là, et on trouvera qu'observer cette société faites que de personnes de 25 ans a quelque chose de dérangeant (même si ça peut être quelque peu gonflant par moment...), mais on lâche, lassé par cette action qui n'apporte pas grand chose, qui verse dans la surabondance et qui au final nous passionne pas du tout.
Malgré tout Justin Timberlake tient bien son rôle et joue justement. Sa camarade de jeu est plus caricaturale et parfois agace par son jeu peu ou pas fin. Cillian Murphy tient le rôle du "méchant" de luxe et comme toujours il est impeccable.


Bref, quel dommage ! Quel dommage de faire un film si péniblement focalisé sur l'action, une action qui de plus ne sert pas le propos du film qui pourtant était très prometteur. Les sirènes du tout action souvent imposé par les grands studios auront ici encore une fois frappées. Pas que l'action soit une mauvaise chose, mais elle doit servir le récit, et dans le cas qui nous importe, la mission est plutôt ratée.
Vous avez donc compris que ce Time Out est une grosse déception pour moi, car en bon amoureux du cinéma d'Andrew Niccol, on ne peut-être que déçu. Alors j'espère qu'il va se reprendre, qu'il retrouvera pour son prochain film ce qui fait qu'on aime ses films.
Filez regarder Bienvenue à Gattaca...

1 commentaire:

  1. hello,

    Je suis l'un des rédacteurs du site de CDDJ (la vignette qui apparait en fond noir sur ce chouette article sur Time Out).

    Je suis à la recherche de rédacteurs cinéma, musique ou livre pour complèter l'équipe de bénévoles du site.

    Si jamais le coeur ou l'envie vous en dit, vous pouvez m'envoyer un mail à dextarian at cadependdesjours.com (ou un commentaire sur le site avec une adresse valide).

    A bientôt peut-être. :)

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